Odile Penelle, c’est d’abord un univers cohérent où jamais n’interviennent le bruit, la ville, l’agitation. Tout se passe et se déroule dans la nature, à la campagne, devant ou dans un village, souvent sur une plage ou en bord de mer. Des thèmes se dégagent au-delà de ses performances techniques : la nature dans ses rythmes et climats, les enfants et la rencontre.
Née en 1946, après des études aux Beaux-Arts du Havre dont elle est originaire, l'artiste-peintre commence ses premières expositions personnelles en 1972. Influencée par l’art des années soixante-dix très coloré, presque expressionniste, la production d'Odile a évolué avec les années vers des coloris pastel plus tendre, des dessins délicats, des silhouettes féminines pensives sur fond de couleurs chaudes, des espaces bleus habités par des enfants jouant au cerf-volant sur le sable mouillé... Un art profondément humaniste et intime.
Jusqu’en 1980, elle continue ses expositions personnelles dans la région et participe à de nombreux salons de peinture. Parallèlement, elle collabore avec la Maison de la Culture du Havre pour la réalisation de films d’animation et de spectacles de marionnettes.
Dans les années 1980, elle se lance dans les créations textiles. Elle participe essentiellement au Salon des Métiers d'Art de Paris. Certaines œuvres sont, à cette occasion, diffusées par des éditeurs d'Art étrangers. C’est en 1984 que l’artiste peintre professionnelle Odile Penelle s’inscrit à la Maison des Artistes.
Maîtrisant parfaitement la technique de l’aquarelle, la peinture acrylique, la peinture sur soie ainsi que le fusain, Odile Penelle n’en reste pas là : elle aime aussi travailler à l’encre de Chine, la sculpture et la poésie.
Par la suite, Odile Penelle planta ses pinceaux dans la région de l’Ailly, en Haute-Normandie.
Là, entre mer agitée, falaises crayeuses, lumières filtrées et jardins de rhododendrons, de roses et d’hortensias, elle pose à l’aquarelle ou à la peinture acrylique ses gammes de gris colorés, ses enfants insouciants qui courent sur la plage sauvage, ses statues de pierres qui croisent des vivants étonnés.
Là bas, elle tombe sous le charme environnant, elle trouve l’inspiration et désire nous faire partager ses émotions : Les plages de Quiberville, Sainte Marguerite, Varengeville, Pourville…
Les balades l’ont conduit sur ces chemins, là, où elle peut s’imprégner à toute heure des atmosphères environnantes du jour.
Odile Penelle fut aussi élue à Sainte-Marguerite et son mari, Didier Le Scour, a choisi de donner à la commune une tapisserie réalisée sur un carton par l'artiste qui orne désormais la salle de la mairie.
Odile Penelle nous déposa ses pinceaux en septembre 2015, marquant les cœurs et les esprits de nuances de douceurs et d'émotions, semant derrière elle de nombreux regrets, mais aussi une centaine d’œuvre, chacune remplie de toute sa sensibilité, et à l’empreinte énergétique de sa douceur devenue éternelle...
Diplômée de l'école des Beaux Arts du Havre.
Salon d' Elbeuf ( Prix de la communauté d'Agglomération ).
Salon de Maromme ( Prix de la ville de Maromme ).
Biennale d'Arts Plastiques de Caudebec en Caux.
Prix du LAC - liens artistiques et culturels.
" Je ne travaille pas tellement sur le sujet, je prend des croquis, je note des attitudes au gré de mes promenades. C’est après que je transcrits mes impressions. Ici, ce qui me fascine, c’est la gamme des gris colorés avec une dominante de bleu, quelquefois de camaïeux, les tons froids et chauds, les lumières du matin, celles du soir ou de l’orage. C’est tellement riche en couleur et toujours changeant. "
" Des personnages, parce que c’est la vie, parce qu’ils donnent une échelle et cette impression d’immensité. C’est vrai que l’on se sent tout petit au bord du rivage. "
" Ici, à Vasterival, il y a vraiment une atmosphère particulière avec ces gros rochers que l’on ne voit nulle part ailleurs. Ces rochers qui peuvent prendre forme, ce sont souvent des visages humains ou des animaux. "
"C'est une technique intéressante qui oblige à aller dans les contrastes. Il faut travailler vite, plus encore qu’avec l’aquarelle et l’on n’a pas le droit à l’erreur."
L'œuvre d'Odile Penelle se partage entre le « Dehors » et le « Dedans ». Le « Dehors » des toiles comme des fenêtres qui s’ouvrent sur I'infini, des plages désertes émanant la solitude, la légèreté, la sérénité... Le « Dedans », peuplé de personnages en attente, une certaine tendresse dans les regards mêlée à de la mélancolie, l’espace est nu, le temps semble suspendu...
" Chez Odile Penelle, c'est toute la sensibilité d'une âme qui s'exprime sur la toile. "
" Odile Penelle est une tisserande d'émotions qui sait vous rattacher à la vie, quand le fil s'effile. "
Confession du journaliste Jean-François Benoist après une exposition d'Odile Penelle en 1999.
Article de presse des années 70 relatant l'exposition d'Odile Penelle à la Galerie Jean-Marc.
Pour cette deuxième édition, comme invitée d'honneur, Odile Penelle. Elle expose des aquarelles et des œuvres essentiellement traitées en acrylique sur son thème favori, les marines et ce bord de mer qu'elle visite avec une immense sensibilité.
Attristée par la perte de l'artiste, l’association Cap d’Ailly présente une rétrospective des œuvres de l’artiste décédée cette année.
Les habitants de Sainte-Marguerite-sur-Mer ont appris avec beaucoup d’émotion la disparition d’Odile Penelle-Le Scour.
Il restera tant de place au bord de la mer sur les sables mouillés, devant les fenêtres ouvertes, dans les plis des rideaux, sur les toiles, sur les murs, tant de place au cœur de l’hiver, au pied des pendules tristes, dans les corridors noirs, dans les futurs enfuis, au bord des cicatrices, dans les aubes solitaires, autour des visages lisses, au creux des désirs fous, tant de place sur le pavé des rues, dans nos costumes de fêtes, dans le reflet des vitrines, sous les masques, dans les jeux, sous les orages de pluie, dans la foule des beaux jours, dans les étés indiens, tant de place dans les murmures du vent, dans l’eau claire des rivières, dans les ombres profondes, dans les rêves éveillés, dans les mélodies douces, dans les voix, dans les rires, dans les mots, dans les bras grand ouverts, il restera tant de place sur les sentiers du monde.